Notre parole

Articles/ Médicaments, suppléments, traitements & thérapies

 

Ci-apres quelques prises de parole de Le monde est ailleurs, de ses amis et collaborateurs autour la question humanitaire

 

 

 

Photo LMEA: Prescripteur en Chine, Chine 2000

 

 

TRAITEMENTS

Encoprésie : la peur d’aller à la selle

2014

 

Par Dominique Cousineau, pédiatre développemental

CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, Canada

Avec Le monde est ailleurs

Adapté de servicesvie.com 2008/ Dernière révision : 2014

 

On parle d’encoprésie lorsqu’un enfant âgé de quatre ans ou plus fait ses selles dans des endroits inappropriés (ex : dans son sous-vêtement, sur le sol), au moins une fois par mois, pendant trois mois consécutifs.

 

En pratique, l’enfant se souille souvent plusieurs fois par jour. Il peut avoir mal au ventre, être ballonné, perdre l’appétit et être de mauvaise humeur. À l’incontinence fécale peut se rajouter l’incontinence urinaire. Autrement dit, l’enfant fait aussi pipi dans ses sous-vêtements)

 

L’encoprésie est plus fréquente chez les garçons que chez les filles. Dans la plupart des cas, l’encoprésie est associée à une constipation de longue date. L’enfant qui retient ses selles et n’évacue pas aussi souvent qu’il le devrait peut aussi devenir encoprétique. L’accumulation de selles dures distend l’intestin et le rectum. Celui-ci perd sa capacité à retenir les selles plus molles qui glissent  alors autour des bouchons de selles dures (fécalomes). L’enfant dont l’intestin est ainsi étiré ne ressent plus l’envie et perd involontairement ses selles.

 

Le plus souvent la constipation est due une trop faible consommation de fibres alimentaires surtout sous forme de produits céréaliers, une trop faible consommation d’eau, une absence de routine de toilette couplée à un manque d’activité physique...surtout chez l’adolescent.

             

Psychologie et encoprésie

La cause psychologique unique est rare. Toutefois, certains facteurs psychologiques et familiaux peuvent contribuer à l’encoprésie : éducation à la propreté trop précoce ou forcée, bouleversements dans la vie de l’enfant, abus physiques ou sexuels, notamment. L’encoprésie est plus fréquente chez les enfants avec un déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ou avec retard du développement.

 

Les répercussions psychologiques de l’encoprésie peuvent être importantes : conflits familiaux, rejet social, faible estime de soi et sentiments de culpabilité. Les sources de frustrations parentales sont nombreuses : l’enfant nie le problème parce qu’il a honte ou a peur d’être puni ; il lui arrive de mentir et de cacher ses sous-vêtements. Même si son entourage en est incommodé, lui-même ne perçoit plus l’odeur des selles. Il garde longtemps sur lui son sous-vêtement souillé. Il se dit incapable de se retenir.

 

Pour en finir avec…

Le traitement de l’encoprésie passe par le traitement de la constipation de façon intensive et prolongée. On devra d’abord nettoyer l’intestin de l’enfant en évacuant les fécalomes à l’aide de lavements. Par la suite le médecin établira un plan de traitement à plus long terme visant à rétablir la régularité des selles par des mesures diététiques, par l’utilisation de laxatifs pour stimuler l’intestin et par l’établissement d’une routine de toilette.

 

Les fibres alimentaires sont le squelette des plantes. Elles sont contenues dans les végétaux que l’on mange (avoine, orge, légumineuses, légumes et fruits non pelés), ne sont pas digérées par les intestins et donc éliminées dans les selles. Elles stimulent le travail des intestins, accélèrent et facilitent l’élimination des selles. Elles gonflent au contact des liquides que l’on boit et contribuent à ramollir les selles.

 

La consommation quotidienne de fibres nécessaires au maintien de la régularité est estimée en g/24 h selon la formule suivante : âge en années + 5. Les fibres peuvent aussi être administrées sous forme de suppléments à base de fibres naturelles comme le psyllium.

 

Le Polyéthylène glycol (PEG 3350, laxaday, restoralax,  miralax) est un laxatif doux, efficace, sécuritaire,  vendu sans prescription, qui est bien toléré par l’enfant par ce qu’il se dissous dans un verre d’eau sans en changer le goût ou la texture. Une fois dans l’intestin, ce produit ramolli grandement les selles en faisant un appel d’eau. Son utilisation ne crée pas de crampe ou de dépendance.

 

L’enfant devra participer activement à son traitement qui ne réussira que s’il est motivé à régler son problème. On devra lui expliquer que l’encoprésie n’est pas une maladie mais une condition complètement réversible. On vise l’émission régulière, au moins à tous les deux jours, de selles molles de volume normal (de diamètre inférieur à une pièce de deux dollars), l’absence de souillures et le retour de l’envie d’aller à selle. On devra également responsabiliser l’enfant dans la mesure du possible ; par exemple, lui demander de se laver et de ranger ses vêtements souillés à l’endroit prévu, après les avoir rincés.

 

Après avoir mangé, l’enfant doit être encouragé à s’asseoir à la toilette, même s’il ne ressent pas l’envie, pour profiter du réflexe naturel d’évacuation qui suit le repas. Il devrait rester assis, les pieds bien appuyés, pendant 10 minutes, moins d’une heure après le repas. L’enfant va plus volontiers à la selle l’après-midi ou le soir, tandis que l’adolescent y va de préférence le matin. Il peut être encouragé dans ses efforts par un calendrier de motivation (il gagnera du temps de qualité avec vous ou le privilège d’utiliser l’ordinateur par exemple). C’est l’effort (aller à la toilette sans chicaner, se nettoyer) plutôt que le résultat (selles à la toilette) qui devra être récompensé. Si le problème de l’encoprésie dure depuis longtemps et qu’il génère beaucoup de tension, une consultation en psychologie peut-être nécessaire.

 

De quoi sera fait demain?

Généralement bon, le pronostic est étroitement lié à la motivation de l’enfant. L’échec est le plus souvent lié à un problème de fidélité au traitement, à des facteurs psychologiques ou à des problèmes de comportement associés. Les rechutes, s’expliquent le plus souvent par un traitement trop bref ou insuffisant ;  des circonstances spéciales, comme un séjour au un camp de vacances, peuvent aussi les provoquer. Le traitement doit alors être intensifié ou recommencé depuis le début.

 

 

MÉDICAMENTS EN VENTE LIBRE

Les sirops contre la toux: non...meme quand on tousse

2012

 

Par Jean-François Chicoine, pédiatre

Adapté de Aux petits soins, TVA 2008

Publication électronique, Le monde est ailleurs 2012

 

 

Un rhume. À l’évidence, la solution est de se moucher. Sauf que…

 

Enfant, faut pouvoir s’instruire à le faire. Ça a l’air de rien, mais appuyer sur une narine, et pas sur les deux à la fois, puis inspirer fort, enfin pousser l’air par le nez… et dans l’ordre.

 

La solution...

 

Une solution saline commerciale ou fabriquée maison avec une demi-cuillerée à thé de sel de table dans une tasse d’eau va aider. La recette, c’est d’inonder le nez, ensuite d’aspirer avec une poire.

 

On contrôle la fièvre par des médicaments et on insiste pour faire boire.

 

Un décongestionnant? Attention, pas avant 3 à 5 ans. En sirop, ce n’est presque pas efficace et… ça excite. Mais, nouvelle façon de faire : en vaporisateur, ou en gouttes nasales, pendant quelques jours, juste avant de se coucher : c’est merveilleux.

 

Au besoin, un sirop contre la toux? Non. Non, non… même quand il tousse. Les sirops contre la toux vendus sans ordonnance ne servent à rien, ou presque.

 

Je n’en ai jamais prescrit.

 

Sauf, une fois, peut-être… pour déboucher une toilette.

 

Mais ça n’a pas marché.

 

Voyez…Je vous avais prévenu.

 

Bon rhume et…courage!

 

 

SUPPLEMENTS ALIMENTAIRES

Oméga-3 : la science du commerce ?

L’invasion de nos produits de consommation courant par les oméga-3.

2007

 

Par Pierrich Plusquellec, PhD en biologie du Comportement

Montréal, Québec, Canada

Avec Le monde est ailleurs

Extrait de Servicevie.com/ Trancontinental

Dernière révision : 5 décembre 2007

 

Ils sont partout, à chaque coin de rayon de vos épiceries, dans les écrans publicitaires, ils se vantent de pouvoir rendre vos enfants plus intelligents, mais qu’est-ce que les Oméga-3 en réalité ?

 

L’invasion planétaire des épiceries par les oméga-3 (ω-3)

Imaginez-vous arpentant les rayons d’une épicerie planétaire pour identifier le fameux Oméga-3.

 

Au rayon boulangerie, vous trouverez les pains Hi Q DHA® australien, ω-3 Leva® suédois, Diamant Vital ω-3® allemand.

 

Au rayon produits laitiers, le lait Lactel ω-3® français, le yaourt Omi-3® polonais, le camembert québécois St Cœur de Marie® de la fermière Mistouk

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Au rayon œufs, vous aurez le choix entre les Ovo3® italiens, les Columbus® hollandais, ou les Minicol omega® finlandais.

 

Au rayon boucherie, les saucisses de Strasbourg australiennes (sic), l’Omega cool burger® norvégien, le Mega Off® poulet en morceaux congelés israélien, ou encore le tout nouveau récipiendaire du prix d’excellence de l’agroalimentaire, Porc ω-3 canadien.

 

Enfin, finissez par le rayon boisson pour débusquer les ω-3 dans le jus Tidal Wave Superfood® californien, le Timlic® suisse, ou le Chicara Mizu® japonais… 

 

Avouez que les choix ne manquent guère pour trouver les fameux ω-3. Et pourtant cette profusion vous renseigne assez peu sur la nature de l’énigmatique produit en vogue. Vous allez pouvoir enfin ressortir votre petite panoplie de chimiste... 

 

Les mystérieux omégas-3 dans le jargon de la chimie.

Les ω-3 font partie de la famille des acides gras dits polyinsaturés (AGPI). Les plus célèbres sont l’acide alpha-linolénique (AAL), une molécule essentielle fournie exclusivement par l’alimentation car votre corps ne peut la fabriquer, et qui sera transformée ensuite en acide eicosapentaénoique (AEP) et en acide docosahexaénoique (ADH). En bon chimiste, vous devriez vous familiariser avec ces noms à rallonge, mais rassurez-vous en tant que consommateur vous n’avez qu’à vous familiariser avec les abréviations®. Les publicistes ont vraiment pensé à tout.

 

Pour bien comprendre le rôle des ω-3, il faut aussi connaître leurs cousins : les ω-6, tout aussi importants, avec l’acide linoléique (AL) qui ne peut être fabriqué par l’organisme et qui va être utilisé pour produire entre autre l’acide arachidonique (AA). Nous arrêterons ici les présentations de famille, mais quand il sautera aux yeux du biochimiste qui sommeille en vous que AA et ADH forment 1/5 du cerveau et 1/3 de votre rétine, vous comprendrez mieux pourquoi ils sont essentiels. Le mystère de leur nature étant éclairci, vous vous demandez sans doute pourquoi ils sont si recherchés… puisqu’ils semblent être dans un nombre grandissant de produits de consommation courants…

 

Remontons aux  sources de ADH, AA, AEP

En réalité, les AGPI se trouvent naturellement dans les algues marines, les poissons gras tels que le saumon, le hareng, le maquereau, les anchois, mais aussi le lin, le colza (ou canola), les noix, et leurs huiles : aliments de plus en plus négligés dans nos sociétés industrialisées. À côté du chimiste qui dort en vous, dort aussi une nutritionniste, que les ingénieurs en agroalimentaire n’ont pas voulu réveiller pour lui expliquer les bénéfices de ces aliments ;  ils ont pensé vous faciliter la tâche en intégrant les AGPI dans des aliments courants tels que le pain, le lait, les œufs, les jus et aujourd’hui les viandes. Était-il vraiment essentiel d’en arriver là ?

 

La science des oméga-3 par les scientifiques

Les nutritionnistes de différents pays ont enquêté sur vos habitudes alimentaires et  ont découvert que vous ne consommiez en moyenne que 0,15 à 0,2 g d’ω-3 par jour, soit 6 à 10 fois moins que l’apport recommandé de 1,1 à 1,6 g émis par les grands organismes de santé. Pas étonnant que les Occidentaux tombent comme des mouche à 80 ans !  Il faut ajouter que depuis plusieurs années maintenant, les associations entre ω-3 et leurs bienfaits sur les grands maux des sociétés industrialisées remplissent les pages des revues scientifiques, parfois même de magazines et de journaux grand public. D’où leur popularité.

 

Ainsi, il est aujourd’hui établi que les ω-3 améliorent votre tension artérielle et surtout, préviennent efficacement les rechutes d’infarctus. Les chercheurs leur attribuent aussi un rôle bénéfique dans l’arthrite rhumatoïde, la fibrose kystique, certaines maladies immunitaires et inflammatoires. Les ω-3 sont suspectés intervenir dans les troubles d’attention et d’hyperactivité, la dyslexie, les comportements antisociaux, et la dépression. Mais il faut rester prudent, les études de supplémentation ne nous permettent pas aujourd’hui d’affirmer que ces liens sont avérés, et en bon chercheur critique que vous êtes, vous ne manquerez pas de réfuter des affirmations telles que : « Mon fils est hyperactif mais heureusement, nous achetons uniquement des produits estampillés ω-3 ». En effet, n’oubliez pas que même si les ω-3 jouent un rôle dans un trouble quelconque, cela ne signifie pas qu’ils en soient les seuls responsables, ou pire, qu’ils en constituent  le miraculeux remède. Et même s’ils contribuent au développement du cerveau, les chercheurs n’ont pour l’instant détecté aucun lien entre l’intelligence de vos enfants et les ω-3.

 

Petite recette aux oméga-3

Tout comme les vitamines, les ω-3 sont des éléments essentiels à votre santé. Ils doivent faire partie de votre alimentation en quantité suffisante et libre à vous de choisir le menu qui comblera vos goûts et votre besoin quotidien dans une soirée entre amis.  Mais voici la suggestion du jour :

 

Saumon de l’atlantique (65 g) sur son lit  de salade d’épinards aux noix ;

Assiette de St-cœur-de-Marie (300g) de la fermière Mistouk dans son sirop d’érable ;

Omelette (3 œufs ω-3 de gros calibre) au thon et basilic ;

Ou simplement… 4 grands verres de lait enrichi d’ω-3 par personne !

 

Une question demeure… les ingénieurs en agro-alimentaire n’auraient-ils pas pu faire l’économie d’innovations coûteuses en recherche et développement s’ils avaient simplement étiqueté les aliments naturellement riches en AGPI ?

 

SOURCES

 

Sanders TA. Polyunsaturated fatty acids in the food chain in Europe. Am.J.Clin.Nutr. 2000;71:176S-8S.

Kris-Etherton PM, Taylor DS, Yu-Poth S, Huth P, Moriarty K, Fishell V et al. Polyunsaturated fatty acids in the food chain in the United States. Am.J.Clin.Nutr. 2000;71:179S-88S.

Ruxton CH, Reed SC, Simpson MJ, Millington KJ. The health benefits of omega-3 polyunsaturated fatty acids: a review of the evidence. J.Hum.Nutr.Diet. 2007;20:275-85.

MacLean CH, Newberry SJ, Mojica WA, Khanna P, Issa AM, Suttorp MJ et al. Effects of omega-3 fatty acids on cancer risk: a systematic review. JAMA 2006;295:403-15.

Kolanowski W, Laufenberg G. Enrichment of food products with polyunsaturated fatty acids by fish oil addition. European Food Research and Technology 2006;222:472-77.

 


 

 

Derniere révision: janvier 2014

 

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