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D’une incroyable clarté


 


Par Dr Martine Zeisser, médecin généraliste

Extrait de : Accueil,

Revue de l’association Enfance et familles d'adoption

France, Mai 2003 ; 2 : 57.

 

 

LIVRE : L'ENFANT ADOPTÉ DANS LE MONDE

(EN QUINZE CHAPITRES ET DEMI)

 

Photo: Claude Dolbec: Trois Québécois, 2003

 

 

Trois Québécois que nous connaissons bien maintenant à Enfance et familles d’adoption (EFA), pour les avoir écoutés et rencontrés à plusieurs reprises. 500 pages qui se lisent comme un roman, et qui sont écrites avec une réflexion soutenue et approfondie, basée sur de nombreux écrits scientifiques et sur un humanisme sans faille

 

Un livre « de vulgarisation », qui apporte non seulement une somme d’informations précises et d’une incroyable clarté aux parents et postulants, mais qui séduit aussi le professionnel que je suis.  C’est un énorme travail de synthèse et de réflexion du vécu de l’adoption.  Chaque mot est, on le sent, mûrement pesé, pour qu’il soit lu, compris, entendu, rapporté, inscrit… Chaque chapitre est suivi de références scientifiques et de lectures suggérées, une invitation à lire!

 

15 phrases et demie

Les quinze chapitres écrits pour l’enfant, et dans l’intérêt de l’enfant, laissent une place très respectueuse et prépondérante aux parents, et les élèvent avec beaucoup de finesse et de modestie au rang d’adultes responsables, informés et vaccinés!

 

Plutôt que de faire un résumé, je vous livrerai 15 phrases et demie, qui vous donneront l’accent du livre :

 

« S’il nous fallait identifier une grande sœur à l’abandon, ce serait sans nul doute un parent social : la pauvreté ».

La grossesse adoptive est pourtant collective. Le processus administratif, léger, médical et psychosocial n’est pas sorti d’une boîte de polichinelle uniquement pour embêter les adoptants. Il est le chemin incontournable pour accorder les attentes des uns aux réalités des autres. Les parents adoptants sont des acteurs-clés dans un scénario à tiroirs très complexes, mais leur désir d’enfant, par ailleurs normal et légitime, ne sera pas la valeur la plus importante à considérer pour éclairer la prise de décision ».

 

Respecter profondément cette valeur (le droit de l’enfant à connaître ses origines) implique que le parent adoptif doit considérer les parents biologiques comme faisant partie de sa famille ».

 

Les conséquences socioculturelles du diagnostic du VIH dans les orphelinats de plusieurs pays du monde sont cependant….non négligeables. On appelle vulnerable child syndrome l’enfant qui a ainsi été négligé ou mis de côté à cause d’un diagnostic irrecevable pour son entourage. Cette réalité n’est pas un poids pour la famille adoptante, c’est un poids pour vous, pour nous, pour le monde entier ».

 

« Pour avoir travaillé avec les nourrices, pour avoir enseigné à plusieurs d’entre elles les soins de base à donner à l’enfant, nous savons à quel point elles aiment votre enfant et le soignent du mieux qu’elles peuvent… Si vous bénéficiez du service d’un interprète, prenez le temps de lui poser des questions sur l’enfant, sur sa routine, sur ce qu’il aime, sur ses talents…et surtout prenez le temps de la remercier pour son drôle de métier ».

 

Établir la ligne de vie de l’enfant s’avère essentiel pour mieux comprendre ses réactions.  Cette ligne de vie est composée de la série de milieux où l’enfant a habité avant son adoption.  De cette façon, il est plus facile de visualiser le nombre de ruptures auxquelles l’enfant a dû faire face, et de mesurer l’importance du temps qu’il faudra lui consacrer pour qu’il s’accroche à sa nouvelle famille ».

 

« Avant l’âge de trois ans, un enfant développe sa capacité à penser, à parler, à apprendre et à raisonner. À cause de ses effets délétères sur la croissance des jeunes cerveaux, la malnutrition va affecter le devenir intellectuel et social des adultes en herbe. D’autres recherches ont cependant souligné l’extraordinaire plasticité du cerveau et sa capacité étonnante de récupérer après l’adversité ».

 

La peau de l’enfant adopté est un véritable journal intime du passé du bébé… C’est par la peau que s’établit le premier contact avec bébé.  Certains psychiatres vont même jusqu’à affirmer que toucher, embrasser ou mordiller la peau du bébé nouvellement adopté, serait un équivalent de l’allaitement maternel, un moyen extraordinairement bénéfique pour créer des liens d’attachement ».

 

« Il nous semble essentiel de souligner les théories qui axent le développement des habiletés sociales et affectives sur la qualité du lien d’attachement que développe l’enfant entre 0 et 18 mois… Les études montrent que l’attachement influence non seulement la relation entre un jeune bébé et l’adulte qui en prend soin, mais aussi toutes les autres relations significatives et les relations sociales futures de cet enfant ».

 

« Certaines caractéristiques ethniques des enfants adoptés rappellent à notre mémoire les multiples visages des enfants de notre planète.  Ces caractéristiques méritent d’être connues pour dépister des anomalies potentiellement graves, aussi bien que pour éviter certaines interventions injustifiées qui viseraient à normaliser des particularités raciales pourtant bien naturelles. »

 

 « Au Québec, l’expression « être casé» fait référence à une personne qui prend enfin racine, se stabilise et investit sincèrement dans une relation affective plus permanente pour Choc, A pour Apprivoisement, A pour Adaptation, A pour Attachement, S pour Sevrage, E pour Équilibre. »

 

« Des études sur les enfants traumatisés montrent que ces enfants présentaient plusieurs symptômes qu’on regroupe sous l’appellation des 3 F : Fight, Flight or Freeze, ce qui veut dire : tu te bat, tu te sauves ou tu te paralyses. La moindre émotion prendra alors le chemin le plus connu à la suite d’expériences antérieures : la colère, la peur ou l’impuissance. »

 

« Le bulletin scolaire : le fait d’avoir été abandonné rend ces enfants très sensibles aux critiques et aux pressions.  Un petit rien peut jeter par terre leur confiance déjà fragilisée.  Il faut parfois faire du ménage dans vos priorités et vous dire qu’il vaut mieux un résultat moyen, avec des parents et des enfants heureux. »

 

« Les enfants de l’adoption internationale et leurs familles font partie de la catégorie des hybrides.  Ils forment une réalité nouvelle et colorée.  Leur existence redéfinit le concept même d’identité ».

 

 « …Et demi, parce qu’il reste l ‘avenir à bâtir avec votre enfant.»

 

A lire absolument!

 

 

FICHE TECHNIQUE "L'ENFANT ADOPTÉ DANS LE MONDE ( EN QUINZE CHAPITRES ET DEMI)"

 

L'enfant adopté dans le monde

 

L'ENFANT ADOPTÉ DANS LE MONDE ( EN QUINZE CHAPITRES ET DEMI)- Chicoine, J.-F., Germain, P. et Lemieux, J (auteurs)-Les Éditions de l'hôpital Sainte Justine ( éditeur) , Montréal, Québec, Canada, 2003

 

 

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